Photo : capture d’écran de la vidéo dans laquelle on voit Avichai Shorshan garder de force un enfant palestinien de 10 ans, alors en chemin pour rejoindre sa mère - Source : Twitter B’tselem
Le colon israélien qui a suscité l’indignation après avoir été filmé en train de harceler un enfant palestinien et sa mère enceinte en Cisjordanie occupée s’était exprimé devant le parlement britannique en 2019 après avoir été invité par un pair britannique.
Dans la vidéo, on voit Avichai Shorshan - un coordinateur de la sécurité civile de la colonie de Gush Adumim - détenir un garçon palestinien de la ville voisine de Khan al-Ahmar.
Lorsque le garçon essaie de bouger, Avichai Shorshan - armé - l’arrête et lui crie : « Assieds-toi ici et ne bouge pas ».
Deux femmes de Khan al-Ahmar, dont l’une filmait la vidéo, ont tenté de s’interposer et ont été arrêtées par les forces israéliennes.
Video footage : This morning a boy from the Bedouin community of Khan al-Ahmar went out to herd near his home, when the security coordinator of the Jewish settlement Kfar Adumim arrived. The armed settler told the boy to sit on the ground and detained him. ---> pic.twitter.com/5JTz4DGpal
— B'Tselem בצלם بتسيلم (@btselem) August 29, 2023
Selon Haaretz, M. Shorshan a été recruté par la police israélienne des frontières au début de l’année 2023, malgré les multiples plaintes de la population locale dénonçant le harcèlement systématique des agriculteurs palestiniens dans la région de Khan al-Ahmar.
Une source policière a déclaré [au quotidien israélien] qu’en raison des plaintes déposées contre lui, le chef du département des ressources humaines de l’organisation avait pris l’initiative inhabituelle de participer au groupe de travail chargé d’examiner son recrutement. Il a d’abord été embauché comme officier de police temporaire pour une période de six mois.
Malgré la controverse entourant M. Shorshan, il a été invité en 2019 par Ian Austin, un pair de la Chambre des lords britannique, à prendre la parole lors d’un événement parlementaire axé sur la lutte contre les perceptions négatives de l’armée israélienne.
Lors de cet événement, organisé par My Truth - une organisation pro-israélienne dont M. Shorshan est le directeur - ce dernier a déclaré qu’il était important de lutter contre la menace que représente le mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS), qui, selon lui, occupe une place prépondérante à Londres.
« Cet événement prouve que le monde a soif de connaître le tableau complet et d’entendre la voix des soldats sur le terrain, et pas seulement un autre scénario inventé ou une description unilatérale fournie par les organisations terroristes », a-t-il déclaré.
M. Austin, qui a présidé l’événement, était auparavant député travailliste, mais il a démissionné du parti en 2019 en raison de ce qu’il a qualifié de « culture de l’extrémisme, de l’antisémitisme et de l’intolérance » au sein du parti, sous la direction de Jeremy Corbyn.
Il a ensuite préconisé un vote en faveur du Parti conservateur lors des élections générales de cette année-là et s’est ensuite vu remettre une pairie à vie par le Premier ministre conservateur Boris Johnson.
Les habitants de Khan al-Ahmar appartiennent pour la plupart à la tribu Jahalin, une famille bédouine expulsée du désert du Naqab - également appelé le Néguev - pendant la guerre de 1948 visant à établir Israël dans la Palestine historique.
Le village a été démoli et reconstruit à plusieurs reprises ces dernières années et a subi des harcèlements répétés de la part des colons israéliens.
En septembre 2018, la Cour suprême d’Israël a approuvé la démolition de Khan al-Ahmar, en dépit des demandes de pays européens, d’organisations de défense des droits humains et de militants pour qu’Israël interrompe le processus. Cependant, la démolition n’a pas encore été effectuée.
Près de 700 000 colons vivent dans plus de 250 colonies et avant-postes en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, en violation du droit international.
Traduit par : AFPS